Le niveau Shodan - Premier dan (*) doit être, conformément à la tradition et à la signification des termes japonais, considéré comme le premier niveau, le "début" de la pratique. Cela signifie que le candidat doit disposer des «outils constitutifs» de la pratique de l’aïkido, outils sans la connaissance et la compréhension desquels on ne peut prétendre «faire de l’Aïkido». Cette connaissance et cette comprèhension devront ensuite évoluer vers la maitrise des mêmes outils dons les grades ultérieurs. Ces « outils constitutifs» peuvent se regrouper en trois grandes rubriques, correspondant à trois types principaux d’indicateurs.

(Source UFA)

Notes

(*) 16 ans et 1 an minimum après le Premier Kyu

Indicateurs - Comportements observables

  • Connaissance Formelle des techniques et de Reigisaho (étiquette dans le dojo)

Le premier indicateur de la capacité à vérifier est la connaissance Formelle des techniques (définies par la nomenclature en vigueur à la date de l’examen). Elle inclut le Reigisaho.

Exemple de comportement observable: Reconnaître les enveloppes globales et caractéristiques qui distinguent les techniques entre elles (ikkyo de nikyo, de sankyo, etc.).

  • Construction des techniques (Riaï)

La compréhension et le respect du schéma fondamental de construction des techniques constituent le deuxième indicateur des capacités à vérifier. Cette construction des techniques doit s’observer par l’enchaînement des "phases" suivantes :

  • phase initiale de placement, impliquant la comprébension de principes tels que Irimi, Tenkan et Ma-aï;
  • phase dynamique de création et conduite du déséquilibre;
  • phase terminale où le déséquilibre se transforme en amenée au sol (projection, immobilisation)

Le respect de ces trois phases ne devant pas nuire à le continuité (Nogare) dont l’exigence sera à moduler en fonction du grade demandé. Ce schéma est certainement un peu académique ou rigide — la notion de contrôle devant en effet être partout présente et constituer le liant, mais néanmoins incontournable dans l’apprentissage. Progressivement, ce deuxième indicateur, la construction des techniques, sera intégré dans le troisième indicateur, car une bonne compréhension des principes d’unité et de respect de l’intégrité doit aboutir à un schéma rigoureux de construction des techniques. Cependant, au niveau du premier dan, ce deuxième indicateur semble être un appui nécessaire pour aider à développer le troisième.

Exemple de comportements observables (en négatif et en positif) :

  • Sur Katata dori - ikkyo: venir saisir directement la main sans être déplacé ou sans avoir marqué le contrôle d’une manière ou d’une autre.
  • Par son équilibre. mettre l’attaquant en Situation de déséquilibre.
  • Coordination de l’attaque de Uke dans l’exécution de la technique dans son enchaînement Tsukuri - kuzushi -gake ou osae: placements - déséquilibre -projection ou immobilisatIon).

NOTA : La construction des techniques ne peut se faire qu'à partir d'un minimum de condition physique. Mais il ne faut pas la concevoir dans un sens étroit, exclusivement physique, voire musculaire (notion de Taïkiu — ryoku) : l'endurance, la résistance (physique, émotionnelle) , etc ... sont aussi le résultat d'une préparation psychologique. Une absence de préparation physique (au sens large) entraîne souvent la perte des équilibres techniques ou des bases de la discipline.

Celte dimension est à situer à part. Elle est transversale à tout l’examen, et doit être évaluée en référence à l’âge et au sexe du candidat. Elle ne doit pas être évaluée en soi. C’est I’effort du candidat pour développer sa condition physique qui doit être apprécié, quelle que soit sa situation de départ.

  • Principe d’intégrité

La compréhension du principe général et fondamental selon lequel la technique d’aïkido doit préserver et renforcer l’intégrité (au sens Je plus large du terme) physique et mentale des deux protagonistes constitue le troisième indicateur des capacités à vérifier.

Ce principe, au contenu très dense, comprend notamment tous les éléments suivants:

  • nécessaire unité du corps, de centrage; d’engagement du corps dans le sens de l’action;
  • nécessité d’une attitude juste (cf. la notion de shisei). d’une maîtrise et d’un emploi adéquat de son potentiel physique, d’un rythme adapté entre les mouvements et à l’intérieur du mouvement (cf. les notions de kokyu, ét de kokyu, ryoku);
  • nécessité de conserver son potentiel, sa disponibilité, sa mobilité, sa capacité de réaction et sa vigilance (cf. les notions de zanshin et de metsuke) tout au long de la situation; nécessité de soutenir une attention et une concentration suffisante par rapport à uke.

Exemple de comportements observables (en positif et en négatif):

pour tori

  • centrage: les coudes ne doivent pas s’écarter du corps sur shiho-nage; sur kote-gaeshi, la main doit rester dans la ligne centrale du corps de tori; etc.
  • préserver son équilibre (ne pas être déséquilibré par les saisies de uke, ou par ses propres déplacements);
  • préserver son intégrité (ne pas être touché par les Frappes de uke); notion de réalité martiale;
  • préserver l’intégrité de uke (ne pas le blesser);
  • attitude droite (ne pas être cassé ni tordu, le haut et le bas du corps travaillant sans lien); placement du bassin (sans cambrure excessive) et des articulations (épaules et genoux) permettant une disponibilité suffisante;

pour uke

  • avoir un comportement d’attaquant: s’engager dans l’attaque sans être suicidaire (pas de faux shomen); donner clairement à tori une situation et accepter qu’elle évolue sans anticiper négativement;
  • avoir une attitude créatrice, on posant une situation nécessitant réaction par l’attaque ou la saisie, et en obéissant ensuite à la "logique dynamique" en restant présent, actif, vigilant et adaptable tout ou long de la technique;
  • chuter sans se blesser.

Toutes ces données physiques vont évoluer ultérieurement vers des données psychiques et mentales (tranquillité, sérénité, disponibilité, etc.) au cours de la progression du pratiquant.

Exemple de comportements observables:

  • respecter l’adversaire, ne pas manifester d’agressivité, d’orgueil, de « rictus vengeur»;
  • ne pas se laisser dominer par la peur, ou en manifester;
  • ne pas humilier, mépriser, manifester, par sa désinvolture, une attitude désobli-geante pour le partenaire (respect de l’étiquette dans la forme et le fond - cf. les notions de shisei et de reigisaho);

NOTA : il ne s’agit pas d’exiger que toutes ces notions soient possédées et maîtrisées au niveau du premier dan, ce qui serait on contradiction avec sa définition. Il faut vérifier qu’elles sont en germe: le comportement du candidat doit indiquer qu’ïl a compris que ces éléments sont constitutifs de sa pratique.

En résumé, l’évaluation des candidats à l’examen de premier dan consiste à :

  • vérifier sa connaissance formelle des techniques;
  • vérifier que le candidat les réalise en respectant leur schéma fondamental de construction;
  • vérifier que le candidat les réalise en montrant qu’il a compris que l’intégrité (au sens large) des deux pratiquants est importante.

Déroulement de l’interrogation

Les différents types de travail demandés seront les suivants, dans un ordre et une durée au choix des jurys:

  • Suwariwaza; - Tachiwaza (sur saisies et sur coups frappés);
  • Hanmihandachiwaza. - Ushirowaza.

Deux ou trois formes de travail choisies par le jury :

  • Randori (Taninzu Gake) (avec deux adversaires);
  • Tantodori
  • Jodori et Jo Nage Waza.